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DOUZIÈME LEÇON. 243

de la beauté, de la fertilité et du climat, ce lieu répond assez bien a la description enthousiaste et un peu exagérée de Josèphe, qui l’appelle un paradis. »

De la peinture générale du pays passons aux mœurs des habitants.

Je vous ai dit, Messieurs, que les Galiléens étaient peu considérés par les Juifs. Cette circonstance est justifiée par l’Evangile. Nathanaël dit à Philippe qui lui annonce Jésus comme étant le Messie : « De Nazareth, de Galilée, peut-il venir quelque chose de bon ? » Galiléen et Nazaréen étaient des termes de mépris, comme nous l’apprend un apologiste : « Sed et nos apud veteres quasi opprobrio Nazarei dicebamur, quos nunc Christianos vocant. » La prononciation provinciale du galiléen est formellement indiquée dans l’Evangile. Pierre avait suivi Jésus jusque dans la cour du grand prêtre Anne. Il voulait ne pas être reconnu, mais son langage le trahit. « Vraiment, lui dirent ceux avec qui il avait engagé conversation, vraiment vous êtes un de ceux qui suivaient Jésus ; votre langage le dit assez : loquela te manifestum facit. » C’est ainsi que le Nouveau Testament nous fait connaître la physionomie générale de la Galilée. Parcourons maintenant le pays, étudions les lieux qui rappellent le plus de souvenirs, et voyons si dans les descriptions particulières l’Evangile est aussi fidèle que dans la peinture générale. Arrêtons-nous d’abord au lac de Génésareth.

Ce lac est le cratère d’un volcan couvert d’une belle