Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/245

Cette page n’a pas encore été corrigée

DOUZIÈME LEÇON. 239

Les Galiléens étaient souvent mal vus des autres Juifs, et principalement de ceux de Jérusalem. Le voisinage des païens les faisait passer pour peu religieux. D’autre part les Galiléens avaient un langage qui sentait la province ; leur prononciation était dure et désagréable, tandis que, selon Buxtorf, on parlait à Jérusalem l'hébreu araméen le plus doux et le plus pur. Les Galiléens étaient les Doriens de la Palestine. Les sons gutturaux étaient si profonds et si peu distincts que l'a sonnait comme l’o.

C’est dans le beau pays de Galilée qu’a particulièrement vécu Jésus-Christ ; c’est sur les gracieuses et aimables rives du lac de Génésareth qu’il a passé la plus grande partie des deux années et demie de sa carrière publique. C’est là qu’il a préparé et commencé l’œuvre de la Rédemption qu’il devait achever à Jérusalem. Les disciples Pierre, André, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, Simon et les autres, étaient de Galilée.

Les noms de Nazareth, de Cana, de Capharnaüm, de Naïm, de Thabor, tant de fois répétés à nos oreilles, sont gravés dans notre cœur et dans notre mémoire.

Malheureusement la Galilée n’est plus rien de ce qu’elle était au temps de Jésus-Christ : les ruines s’y sont amoncelées ; et il est difficile de reconnaître les lieux mentionnés dans le Nouveau Testament. L’archéologie est peut-être en retard quant à la tâche qui lui est imposée à cet égard. Néanmoins, déjà la Galilée a été assez étudiée pour que nous puissions constater en beaucoup de points, et de manière à atteindre notre but, la cor¬