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ONZIÈME LEÇON. 233

« A deux pas, vis-à-vis la crèche, est un autel qui occupe la place où Marie était assise lorsqu’elle présenta l’enfant des douleurs aux adorations des mages. » L’église dont parle Chateaubriand est appelée : Ecclesia Mariœ de prœsepio. Selon tous les archéologues, c’est la plus ancienne de toutes les églises de la Palestine. C’est une grande basilique romaine du IVe siècle. M. de Vogüé qui l’a étudiée deux fois, à dix ans de distance, l'affirme de la manière la plus positive. Selon lui, le caractère architectural du plan, le style des colonnes et de leurs chapiteaux confirme entièrement la tradition qui attribue à sainte Hélène la construction du monument. Mais la vénération pour le lieu où naquit le Messie remonte à une date bien plus ancienne, car nous savons de la manière la plus certaine qu’au commencement du IIe siècle l’empereur Adrien le profana et en interrompit le culte.

Voici un texte très-clair de saint Jérôme dans une lettre à Paulin. Le saint traducteur de la Bible s’était retiré à Bethléem avec sainte Paule et sainte Eustochie, et il est par conséquent un témoin digne de foi : « Bethleem nunc nostrum et augustissimum orbis locum de quo Psalmista canit : Veritas de terra ortaest. Lucus inumbrabat Thamus, id est Adonis, et in specu ubi quondam Christus vagiit, Veneris amasius plangebatur ! »

Ainsi saint Jérôme nous apprend qu’au commencement du IIe siècle le culte de la grotte de Bethléem fut interrompu par une profanation sacrilège. S’il fut interrompu