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ONZIÈME LEÇON. 231

la tribu de Zabulon. Celte dernière se trouvait dans le voisinage de Nazareth, et elle était bien connue de saint Matthieu. C’est maintenant un pauvre petit village. Les évangélistes racontent que le Rédempteur est né à Bethléem de Judée dans une étable. Pouvons-nous, à l’exemple de ce que font les géographes, lorsqu’ils rappellent le lieu qui a vu naître un homme célèbre, confirmer notre témoignage en disant : l’étable dans laquelle Jésus-Christ est né existe encore aujourd’hui, et on la montre au voyageur ? Ce n’est point ici, Messieurs, une question de foi que nous avons à examiner. L’Eglise élève des autels dans tous les lieux que de pieuses traditions désignent soit comme le théâtre de la vie et des œuvres des saints, soit comme témoins de leurs miracles. Ce culte local ne tranche point définitivement la question du fait topographique ni même du fait miraculeux. Si l’on peut vénérer un saint partout, pourquoi ne le pourrait-on pas dans les lieux spécialement désignés par les croyances populaires ? Le culte est bon en lui-même, et les croyances populaires relativement aux lieux et aux faits n’ont pas une autorité absolue. L’Eglise ne décide rien sur ces matières et n’exige point notre foi. Chacun reste libre dans ses appréciations personnelles. Néanmoins, Messieurs, il faut être raisonnable en toute chose et se prémunir contre ces préjugés protestants qui rejettent systématiquement des faits qui devraient commander le respect à une critique impartiale.

La grotte que l’on montre à Bethléem comme le lieu de