Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/236

Cette page n’a pas encore été corrigée

230 LES ÉVANGILES.

des vallées, et les collines, jadis couvertes de bois de sycomores et d’oliviers, n’offrent plus que des sommets arides. »

Mais nous ne sommes point ici abandonnés aux conjectures. Les alentours de Jérusalem sont, il est vrai, assez pierreux. Le sol cependant n’en a pas été ravagé tout entier par les Turcs, et celui qui a échappé à la dévastation est encore très-fertile. Voici du reste les paroles du missionnaire Fisk 1.

« Nous trouvions souvent le rocher presque nu ; et cependant, nous nous rappelions David qui autrefois fit paître sur ce sol aujourd’hui ravagé les agneaux de son père, en s’exerçant à chanter les louanges de Jéhovah ; nous pensions à Samuel venant à Bethléem pour sacrer roi le jeune berger, quand tout à coup se montre à nos regards une vallée couverte de verdure dont la beauté était encore rehaussée par les rochers qui l’entouraient. Nous nous engageâmes dans cette vallée, et il nous semblait voir les troupes des anges qui inclinèrent un jour leur vol sur ces vallées où veillaient des bergers. Nous croyions entendre ces paroles : Gloria in excelsis Deo, et in terra pax hominibus bonœ voluntatis ! » Les évangélistes ont eu soin d’ajouter au nom de Bethléem celui de Bethléem de Judée. Cette petite circonstance révèle l’écrivain juif et surtout le galiléen, qui ne voulait pas qu’on confondît la ville qu’il nomme dans son récit avec une autre qui portait le même nom et qui était dans

1 page 268.