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ONZIÈME LEÇON. 219

qu’une dignité honorifique. Les rois, disait-il, se font appeler Dominateurs bienfaisants, benefici, Εὐεργέται, Evergètes. Ce dernier mot semble à Ackercamp avoir été emprunté aux légendes des monnaies grecques encore en usage en Palestine au temps de Jésus-Christ. Elles disparurent tout à fait sous les successeurs de Tibère. L’emploi de ce mot evergète semble une allusion aux titres des rois grecs, et suppose, chez des hommes qui n’étaient pas érudits, l’usage subsistant de la monnaie de ces princes. L’archéologue cité se croit en mesure de pouvoir établir le fait.

Une autre parole de Jésus-Christ semble aussi trouver sa confirmation dans les monnaies contemporaines. Le Sauveur dit à la Samaritaine : « Le temps vient, et il est déjà venu, où l’on n’adorera plus Dieu sur cette montagne (celle de Garizim), ni à Jérusalem. » Ackercamp a relevé le dessin d’une pièce de monnaie samaritaine, au revers de laquelle se trouve une montagne dominée par un temple. Cette pièce est postérieure à Jésus-Christ ; mais le temple était contemporain. Les débris ont été retrouvés par M. de Saulcy.

Vous vous souvenez, Messieurs, que le peuple juif dit à Pilate, pour le décider à condamner Jésus, que s’il graciait le divin accusé, il ne serait pas l’ami de César. Cette expression Φιλοκαίσαρ était souvent répétée à cette époque, où les adhésions au régime nouveau étaient provoquées de bien des manières. Une dizaine d’années après la mort de Jésus-Christ, Hérode-Agrippa prenait le nom de Φιλοκαίσαρ,