Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/224

Cette page n’a pas encore été corrigée

218 LES ÉVANGILES.

Malgré tant de causes de confusion et d’erreurs, les écrivains sacrés ne se sont pas trouvés un instant en défaut : ils distinguent et apprécient toutes ces diverses pièces de monnaies aussi bien que le numismate armé de la balance et du poinçon, et aidé par les textes antiques. De plus, les Evangiles nous montrent l’usage et l’emploi de ces monnaies en Palestine, leur application aux besoins de la vie. Les transactions ordinaires se faisaient souvent à l’aide des monnaies grecques ; l’impôt romain se payait en deniers ; les prêtres gardiens du trésor du temple comptaient par sicles. Depuis l’as romain jusqu’au denier, depuis la drachme jusqu’au talent, tout dans le Nouveau Testament est évalué à sa juste valeur : l’impôt au temple, l’impôt à César, sont exactement fixés. Il y a plus : le prix de la journée et des moindres denrées est estimé de la manière la plus vraisemblable. Nous avons conclu de ces faits que le Nouveau Testament n’était pas un vain recueil de légendes, écrites au hasard en Asie Mineure, à Alexandrie ou à Rome, dans la moitié du IIe siècle.

Avant de laisser la numismatique pour passer à la géographie, permettez-moi, Messieurs, d’emprunter au savant Ackercamp, numismate bien connu en Angleterre, quelques confirmations nouvelles de l’exactitude de nos saints Evangiles.

Vous savez, Messieurs, que Jésus-Christ, en recommandant l’humilité aux Apôtres, leur disait que leur élévation serait une charge pour eux, un service encore plus