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DIXIÈME LEÇON. 211

chochébas, qui dut sur-frapper les deniers de Trajan. Tout cela explique comment déjà sous Tibère les Juifs onnaissaient aussi bien les subdivisions du denier que le denier lui-même.

L’as, nous l’avons déjà dit, était, au temps de Tibère, la seizième partie du denier, et équivalait à peu près à cinq centimes1. Il y avait des pièces de deux as comme il y a aujourd’hui des pièces de deux sous : ces pièces portaient le nom de dupondium. Enfin le quart de l’as s’appelait quadrans. Au-dessous du quadrans on trouvait encore en Palestine le λεπτόν ; et deux λεπτά composaient le quadrans 2. Le quadrans répondait donc à notre ancien liard et le lepton valait un denier cinq dixièmes. Les Hébreux eurent de tout temps beaucoup de petite monnaie. Dans ce pays fertile, les denrées communes étaient à vil prix. Mais lorsque la Judée fut réduite en province romaine, cette petite monnaie nationale fit place aux bronzes romains. Il dut en arriver une grande quantité d’Antioche, surtout au temps d’Auguste et de Tibère. Ils portaient les sigles S. C., au milieu d’une couronne de laurier. L’as et le double as sont des pièces très-nombreuses dans les collections.

Il est question de l’as dans saint Matthieu et dans saint

1 Le poids de l’as, et par conséquent sa valeur, ont considérablement varié. 11 pesa d’abord une livre. Sous la première guerre punique, il fut réduit à deux onces ; sous la deuxième guerre punique, à une once. Au temps de la guerre des Marses, il fut seulement d’une demi-once. Sous Auguste, il équivalait à un quart d’once. 11 était ainsi devenu successivement la soixante-quatrième partie de son premier poids. -- 2 Quelques commentateurs, comparant les passages de S. Matthieu, V, 26, et de S. Luc, XII, 59 et XXI, 2, pensent que le lepton et le quadrans étaient la même chose, ce qui ne change rien à notre thèse.