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208 LES ÉVANGILES.

drachme, tandis qu’elle était presque toujours sur le denier. Chose plus remarquable encore. Il y avait au temps de Jésus, selon Ackermann, un denier fort commun et particulièrement connu sous le nom de denier de César. « Il est extrêmement probable, dit Ackermann, que le denier présenté au Christ était le type alors commun. Le modèle est d’un très-beau travail. Il porte d’un côté l’effigie de Tibère avec cette légende : Tiberius Cœsar, Divi Augusti filius augustus. Le revers représente une femme assise tenant une lance de la main droite et une branche d’olivier de la gauche avec cette légende qui complète les titres de l’Empereur : pontifex maximus. Ainsi se trouve confirmé, par la numismatique, jusque dans ses plus petits détails, l’exactitude de l’Evangile. L’impôt devait se payer non en or, non en monnaie de bronze, mais en monnaie d’argent.

Equidem miror, disait Pline, populum Romanium victis gentibus in tributis sempiternum imperasse non aurum ! Non-seulement la pièce du denier, mais sa valeur au temps de Jésus, est bien connue des évangélistes. Je lis dans saint Jean, VI : Abiit Jésus trans mare Galilæce... erat autem proximum pascha.

Cum sublevasset ergo oculos Jésus et vidisset quia multitudo maxima dixit ad Philippum : Unde ememus panes, ut manducent hi ? Respondit Philippus : Ducentorum denariorum panes non sufficiunt eis, ut unusquisque modicum quid accipiat. Il y avait là cinq mille personnes. Deux cents deniers