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DIXIÈME LEÇON. 201

impôts ont varié. Quel était l’impôt romain avant la prise de Jérusalem ? Que devint-il après ce même événement ? Voilà une foule de circonstances que les évangélistes ne pouvaient deviner. Ont-ils méconnu cet état de choses ? S’il en est ainsi, nous aurons des raisons de craindre qu’ils n’aient pas été contemporains de Jésus. Mais si, au contraire-, ils ont été exacts en tout, il faudra en conclure qu’ils ont vécu au milieu même des circonstances qu’ils décrivent. Les Evangiles alors ne seront pas de vaines légendes, mais une peinture vraie de l’état de la Judée au temps de Jésus-Christ.

Maintenant passons en revue les endroits des Evangiles où il est question des monnaies, de leur valeur et de leur emploi. Il n’en peut être parlé qu’incidemment et d’une manière incomplète dans un livre tel que le Nouveau Testament. Cela suffira néanmoins pour nous montrer combien les évangélistes étaient bien informés. Un premier passage sur lequel j’appellerai votre attention, Messieurs, est celui qui nous montre Jésus-Christ payant l’impôt du temple et demandant au miracle l’argent nécessaire. Formons-nous une idée exacte de la manière dont se passaient les choses. La loi de Moïse obligeait tous les Juifs à contribuer aux dépenses du temple. La somme était fixée à un demi-sicle, et voici le mode de perception de l’impôt tel qu’il est exposé dans la Mischna (traité des sicles). Plusieurs semaines avant le mois Adar, dernier mois de l’année juive, on annonçait partout que le moment de payer l’impôt était arrivé. Des receveurs s’établissaient sur