Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/205

Cette page n’a pas encore été corrigée

DIXIÈME LEÇON. 199

nationale, la monnaie grecque, 1a monnaie romaine. Il fallait qu’un juif de l’époque connût ces trois systèmes monétaires. Eh bien ! Messieurs, la variété des systèmes monétaires engendre la confusion. Il en est de la monnaie comme des mesures : il n’était pas facile dans l’ancienne France de ramener à une même unité les mesures de nos provinces, savoir : l’arpent ou le journal, la perche, l’aune, etc. Cette difficulté subsiste encore. La variété des systèmes monétaires produit le même embarras. En Allemagne, l’argent autrichien, prussien, bavarois, etc., circule partout, et quiconque a voyagé dans ce pays sait la peine qu’il a trouvé d’abord à se rendre compte du zwanziger, du florin, du thaler, des creuzers et des groschen. L’unité monétaire des Juifs était le sicle ; les sous-multiples du sicle étaient le demi-sicle, ghérah, hazi et le quart de sicle, rabiah.

L’unité monétaire des Grecs était la drachme, et les multiples s’appelaient le didrachme, le tétradrachme, la mine et le talent ; les sous-multiples étaient l’obole et le chalque, etc.

L’unité monétaire des Romains était le denier, et les sous-multiples : l’as, le double as, le sesterce, le quadrant. Les multiples étaient le denier d’or ou aureus1 qui valait cent sesterces.

C’était au milieu de cette confusion de noms et de valeurs qu’il s’agissait pour les évangélistes de parler juste,

1 Après le IIIe siècle, il s’appela solidus. Le solidus, qui valait alors cent sesterces, est devenu notre sol (solidus): quel changement !