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196 LES ÉVANGILES.

bravent bien mieux les injures du temps que les lettres imprimées sur les papyrus ou les feuilles préparées à Pergame ; ils se retrouvent presque intacts sous les décombres et au fond des tombeaux. L’histoire retracée de cette manière est, il est vrai, bien laconiquement exposée, mais elle fait connaître néanmoins plus de choses qu’on ne serait porté à le supposer. Elle fournit de la manière la plus précise les noms, les titres des chefs des nations, elle rappelle tantôt les gestes éclatants de leur règne, tantôt elle fixe la date de faits obscurs et oubliés. En outre, les monnaies trouvées dans un pays montrent les relations d’un peuple avec ses voisins, s’il est soumis à l’étranger ou s’il est libre ; elles gardent le nom de ses tyrans et de ses libérateurs. Ils sont redoutables à l’historien inexact, ces terribles témoins sortis inopinément du sein de la terre. La découverte des pièces de monnaie est surtout un excellent moyen de contrôler le degré d’exactitude et de vérité de l’historien qui a parlé de ces monnaies, qui les a décrites et évaluées. Or, les historiens en parlent toujours à un moment ou à un autre, car l’argent, tout vil que soit ce métal pour le moraliste et le philosophe, tient une place si importante dans la vie d’un peuple et dans celle de l’individu, qu’il est difficile d’en faire complètement abstraction. Ce malheureux détail s’impose toujours ; et l’Evangile lui-même n’échappe pas à la loi générale. Il en a plusieurs fois parlé.

Je dis, Messieurs, que, pour toutes ces raisons, la numismatique est un excellent moyen de contrôle : c’est un