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DIXIÈME LEÇON. 193

Les écrivains sacrés ont aussi parfaitement exposé les rapports complexes et délicats des Romains avec les Juifs. Rome laisse aux peuples vaincus la liberté religieuse, mais elle y met des restrictions que l’historien profane et l’Evangile indiquent également. Les Romains se réservent le droit de l’impôt, le droit des peines capitales, le droit de garnison, etc., et ils laissent à Israël son temple, ses sacrifices, ses offrandes, sa hiérarchie. Tout cela est aussi manifeste dans le Nouveau Testament que dans Josèphe lui-même.

En troisième lieu, les auteurs des Evangiles connaissent les partis qui divisaient les Juifs, à savoir : les samaritains, les pharisiens, les sadducéens, les hérodiens. Ils complètent souvent Josèphe et ne le contredisent jamais. Cependant ce qui pouvait être, pour l’auteur des Antiquités juives et de la Guerre judaïque, un objet d’études et la reproduction de documents officiels, n’est dans le Nouveau Testament qu’un incident auquel les évangélistes prennent à peine attention. Ils ont été exacts, non parce qu’ils avaient étudié avec soin, mais parce qu’ils racontaient fidèlement ce qu’ils avaient vu. Cette triple considération suffirait, à notre avis, pour établir l’authenticité des Evangiles. Les légendes et les inventions populaires, nous l’avons fait remarquer, n’ont point ce caractère de précision et d’exactitude.

Maintenant, Messieurs, je veux confirmer cette preuve par des considérations archéologiques. Vous savez, Messieurs, quel admirable développement 13