Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/196

Cette page n’a pas encore été corrigée

190 LES ÉVANGILES.

la race de David, « Vers ce temps-là, dit Josèpbe, suivant les oracles, on disait partout qu’un homme sorti d’Israël devait devenir le maître du monde1. »

Pluribus persuasio inerat, dit Tacite, antiquis sacerdotum litteris contineri, eo ipso tempore, ut valesceret Oriens, profectique Judæa rerum potirentur2.

Eh bien ! Messieurs, nous trouvons dans l’Evangile l’expression de cette solennelle attente. C’est ce libérateur que prédisait Zacharie, qu’embrassait Siméon et qu’Hérode voulait étouffer. Tous l’attendaient ; Juifs et Samaritains 3. Saint Jean paraît sur les bords du Jourdain : on le prend pour le Christ ; Jérusalem lui députe des prêtres. A son tour Jean envoie ses disciples vers Jésus qui lui feront la même demande : « Etes-vous le Christ, ou devons-nous en attendre un autre ? » Les populations de la Galilée voyant les miracles du Christ veulent le saluer roi ; les disciples attendent avec impatience le moment de son règne, et la mère des Zébédée demande deux places d’honneur pour ses deux fils. L’entrée triomphante à Jérusalem est une manifestation de la même pensée, qui se trouve enfin inscrite au sommet de la croix sanglante du Christ.

Terminons, Messieurs ; j’espère avoir porté la lumière dans vos esprits. Il n’est pas possible de trouver un livre qui, par son contenu, réponde plus exactement à la situation générale et particulière du pays, de l’époque, des

1 Bel. jud., VI, 5.

2 Tac. hist., V, 13.

3 S. Jean, I, 41 ; IV, 25 et 26,