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NEUVIÈME LEÇON. 189

faire condamner, Jésus fait un rapprochement terrible : Oui, cette femme a péché une fois peut-être..., « mais que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette la première pierre. » En cet instant, Jésus, dit-on, penché sur le sable, traçait avec son doigt le nom des femmes que ces hypocrites avaient entraînées.

Est-il possible de peindre plus au vif le pharisaïsme des derniers temps de Jérusalem ? L’historien Josèphe a dit de ces hommes : « Si les Romains eussent épargné ces pervers, la ville aurait été assurément engloutie quelque jour dans les entrailles de la terre, noyée dans un déluge, ou frappée des foudres de Sodome, car elle portait une génération plus coupable que ceux qui subirent ces châtiments1

Il est donc manifeste que les évangélistes ont représenté avec les couleurs locales et dans le détail le plus authentique l’état des partis de la Judée.

Il y aurait beaucoup à dire encore si l’on voulait épuiser les témoignages qui constatent les rapports harmonieux de l’Evangile avec l’histoire de l’époque contemporaine, Nous terminerons par un dernier rapprochement.

Il était une pensée qui dominait tous les partis, dans laquelle venaient se perdre toutes les divisions. Il était une espérance qui réunissait en faisceau tous les désirs ; il était une aspiration plus forte que les haines intestines et la crainte du joug romain, c’était la pensée du Messie, l’espérance du libérateur, l’aspiration vers un roi issu de

1 Bel. jud., XIII , 6.