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188 LES ÉVANGILES.

Les évangélistes connaissaient tout aussi parfaitement la secte des sadducéens, ces incrédules de l’époque, niant à la fois l’immortalité de l’âme et la résurrection. On les voit posant à Jésus des objections moitié ironiques et moitié sérieuses. Une femme a eu sept maris : auquel des sept appartiendra-t-elle après la résurrection ? Jésus ne les repousse point ; il résout tranquillement l’objection, car il veut les convertir. Ce passage des évangélistes constate, avec une exactitude remarquable, l’attitude des sadducéens vis-à-vis des Juifs orthodoxes et celle de Jésus en présence de ces rationalistes du premier siècle. Quant aux pharisiens, vous savez, Messieurs, combien Jésus connaissait l’hypocrisie habituelle de leur langage et de leurs actes ; il leur arrache le manteau de vertu dont ils se parent, il les revêt du manteau de honte qui leur convient. Faisant allusion à l’habitude où étaient les Juifs de couvrir d’une teinture de chaux les pierres tumulaires, dans le but de les faire apercevoir, et de faire éviter ainsi les souillures légales, précaution qui donnait aux tombeaux un aspect brillant et trompeur, il appelle les pharisiens des sépulcres blanchis. Les mots les plus forts peignent dans la bouche de Jésus l’abaissement du sens moral de cette secte odieuse, race de vipères, « genimina viperarum..... Vous qui ne touchez pas du doigt le fardeau de la loi et qui le chargez sur les épaules de vos frères..., etc... Les femmes de mauvaise vie entreront avant vous dans le royaume des cieux ! » Les pharisiens se trouvent un jour en effet en présence de la femme adultère qu’ils amènent pour la