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NEUVIÈME LEÇON. 187

saint Luc, d’aller à Jérusalem pour la fête ; tanquam faciem euntis Jérusalem 1.

Jésus constate ces divisions en annonçant que toutes ces haines, ces exclusions allaient finir... « Croyez-moi, dit-il à la Samaritaine, le temps vient, et il est déjà venu, où on n’adorera plus Dieu soit (seulement) sur le mont Garizim, soit (seulement) à Jérusalem. » Une autre fois il raconte la parabole du bon Samaritain, dans laquelle, faisant bon marché des préventions séculaires, il donne le beau rôle aux schismatiques méprisés. Ce n’est point par ignorance des idées reçues que le Christ parle ainsi, mais pour les combattre, puisque c’est précisément dans cette circonstance que se trouve le sel de la parabole. C’est avec la même connaissance de l’état des choses, et parce que Jésus le connaît trop bien, qu’il veut relever le publicain du discrédit qui l’a frappé. Jésus sait que ce sont ces gens là qui lèvent un odieux impôt pour les Romains, qu’il y a parmi eux beaucoup d’étrangers peu recommandables, mais sa volonté est de les admettre au pardon universel qn’il apporte. C’est pour cela qu’il choisit Lévi le publicain pour en faire un apôtre, suivant cette parole : Publicani et meretrices intrabunt in regnum cœlorum 2. Enfin la parabole du pharisien et du publicain montre l’observateur indigné de l’hypocrisie triomphante, telle qu’elle se produisit, dans les derniers temps de la société juive à Jérusalem.

1 Luc, IX, 53.

2 S. Matthieu, XXI, 31.