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NEUVIÈME LEÇON. 183

Les Juifs sont soumis à l’impôt du cens, dont la base est la fortune personnelle : ils paient au temple du capitole l’impôt de la capitation. Ils sont exposés aux vexations des hommes préposés à la rentrée des tributs de toute nature, aux brutalités des publicains ou douaniers. L’Evangile constate en vingt endroits cet état de dépendance 1. On y voit les hésitations et les scrupules de consciences juives relativement au cens capitolin. Les Juifs, constitués en théocratie par Moïse, pouvaient-ils en effet reconnaître César pour leur roi et payer impôt au temple du capitole 2 ? Les uns payaient, les autres refusaient. Plusieurs préféraient tout endurer plutôt que de se soumettre et de reconnaître César3. Les zélateurs poussaient les Juifs à ce genre de fanatisme 4.

Quant aux garnisons romaines, le Nouveau Testament nous les montre à Césarée, à Capharnaüm, à Jérusalem. On parle dans les Actes des légions et des cohortes romaines, de la Césarienne et de l’Italique. Le Nouveau Testament montre l’organisation militaire absolument telle que Josèphe la décrit.

A leur tour les Juifs ont leur temple, leur loi, toute les anciennes formes de leur administration religieuse et civile, leur grand-prêtre, leur conseil et toute la hiérarchie des prêtres et des lévites. Ils ont même leurs impositions spéciales pour le service du temple ; Il ont leur

1 Il suffit de citer saint Luc, III, 12, 13 ; XIX, 8.

2 Matth., XXII, 15.

3 Josèpbe : De Bello judaico, VII , 29.

4 Antiq., XVIII, 1. — De Bello jud., VIII, 3.