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182 LES ÉVANGILES.

pagner. Cette escorte était composée d’amis et de familiers. On portait derrière lui un siège où il avait coutume de s’asseoir pour rendre justice à chacun. S’il rencontrait dans son chemin quelqu’un de ses sujets demandant justice , il faisait à l’instant même poser son siège là où il se trouvait ; il connaissait de la cause sans délai pour condamner le coupable et absoudre l’innocent. Ses funérailles furent magnifiques. »

Nous venons de voir les Evangiles parfaitement d’accord avec Josèphe quant aux noms et à la succession des Hérodes, quant à leurs titres, à leur caractère et à certains actes plus ou moins importants de leur vie. Voyons maintenant si les évangélistes ont également bien compris les relations compliquées des Juifs avec les Romains dans la période de temps qui précède la destruction de Jérusalem. Un étranger, un écrivain ignorant du second siècle, aurait dans l’appréciation de ces rapports commis bien des méprises. En est-il ainsi de la part des évangélistes ? Non, Messieurs ; ces biographes sacrés décrivent dans les circonstances les plus menues, les plus délicates, les relations des Juifs avec leurs maîtres, faisant à chacun sa part sans se tromper sur aucun point, lorsque tout autre qu’un contemporain attentif eût été bien des fois induit en erreur. Les Romains sont les maîtres, ils gouvernent en Judée par leur procurateur. Ils exercent des droits qui sont la conséquence de leur domination, à savoir celui de prélever l’impôt et de prononcer la sentence de mort. Toutes les villes importantes ont des garnisons romaines.