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NEUVIÈME LEÇON. 181

au scandale de cet inceste, à la liberté de la prédication de saint Jean, à sa prison, à sa tête tranchée, etc.

Les évangélistes disent tout cela, et de plus ils font connaître des circonstances omises par Josèphe dans une histoire générale et politique, mais qui importaient dans l’histoire particulière et édifiante de Jean. La véracité des évangélistes se reconnaît du reste à l’abondance et à l’exactitude des détails : « Hérode, voulant fêter le jour de sa naissance (peut-être aussi le jour de son intronisation γενέσια, ἡμέρα εὔκαιρος, יום טוב) ; invita dans un grand diner les mégistans (magistrats civils), les chiliarques (chefs militaires), et les premiers de Galilée, etc.1 » Il est un tétrarque que les évangélistes citent avantageusement : c’est Philippe. On remarque même que c’est dans sa tétrarcbie que Jésus se réfugie toutes les fois qu’il est en danger 2. Ce caractère de placidité et de modération est justifié par l’histoire, de la même manière que la cruauté d’Hérode-le-Grand signalée par Josèphe est justifiée par l’Evangile.

Voici ce que je lis dans Josèphe :

« En ce temps-là, l’année vingtième de l’empire de Tibère, mourut Philippe, frère d’Hérode-Antipas, après avoir occupé la tétrarchie de la Trachonitide, de la Gaulonite, et la Batanée, l’espace de 37 ans. Ce Philippe s’est toujours montré modeste et aimant la paix. Quand il sortait de son palais, il ne prenait qu’une faible escorte pour l’accom-

1 Marc, VI, 21.

2 Voy. Eichhorn, Einleitung, iv, p. 72.