180 LES ÉVANGILES,
de son frère Philippe, encore vivant. Ils nous donnent le nom de cette femme, appelée Hérodiade, et ils rapportent qu’elle avait une fille très-belle qui, excitée par sa mère, demanda et obtint la tête de Jean-Baptiste.
L’histoire confirmera-t-elle ces indications précises ? Ecoutons Josèphe : « Hérode (Antipas) avait épousé la fille d’Arétas, roi de Pétra (en Arabie) ; mais étant allé à Rome, il alla voir son frère Hérode (Philippe-Hérode 1) ; il y tomba amoureux de la femme de ce frère qu’il visitait, appelée Hérodiade. Il osa bien tenir propos de mariage à sa belle-sœur, qui accepta les propositions, et vint en effet en Galilée occuper la place de la fille d’Arétas. »
Or, « Jean incitait les Juifs à aimer la vertu et principalement à craindre la justice de Dieu , disant que le baptême est agréable au ciel, non pas quand on s’abstient d’un ou de deux, ou de trois péchés, mais quand on a nettoyé son cœur par la justice, et qu’à cela on ajoute la pureté du corps... Comme un grand nombre de gens accourait vers lui et que le peuple désirait fort ouïr une telle doctrine, Hérode craignant qu’une si grande autorité dans un tel homme ne fût cause de quelque ennui pour lui, puisque la foule dépendait entièrement du conseil de Jean, jugea qu’il vaudrait mieux le faire mourir... Il l’envoya à Machéra, et commanda qu’on lui tranchât la tète. »
Ce passage de Josèphe se rapporte, bien à l’austérité de Jean, à sa popularité, à l’inceste d’Antipas avec Hérodiade,
1 Ce Philippe-Hérode n’était pas le tétrarque, mais un fils d’Hérode-le-Grand déshérité par son père, et vivant à cause de cela à Rome en simple particulier.