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176 LES ÉVANGILES.

prisonnier parlait de sa prochaine délivrance, Hérode se prit à crier de dépit, il se frappait la tête, puis se levant sur ses coudes, quoiqu’il fût bien proche de la mort, il commanda à un de ses gardes d’aller tuer Antipater, sans aucun délai ; et que son corps fût enterré sans pompe au château d’Hircanium. »

N’est-ce pas là, Messieurs, l’Hérode représenté par saint Matthieu ? Ce prince a le dessein de faire mourir les mages, et cependant il leur donne une audience courtoise ; il approuve entièrement le projet d’aller saluer le royal Enfant ; et cependant il projette de faire mourir ceux qui l’exécuteront. Il déclare qu’il veut aller adorer le Messie nouveau-né ; et il est résolu à l’étouffer. L’Evangile parle comme Josèphe et Josèpbe comme l’Evangile. L’un et l’autre connaissaient bien ce contemporain d’Auguste dont ce prince disait, selon Macrobe : «J’aimerais mieux être le pourceau d’Hérode que son fils ! » Cette parole, qui est en grec un jeu entre les deux mots ὗν et υἱόν, et qu’explique la prohibition de manger la chair de porc en Judée, n’est point démentie par l’Evangile : cruel envers sa famille, ce prince ne l’était pas moins envers ses sujets.

Poursuivons la comparaison des Evangiles et de l’histoire.

Hérode en mourant, nous dit Josèpbe, constitua Hérode Antipas, son fils, tétrarque de Galilée et de Pérée. Il donna le royaume de Judée à Archélaüs, son autre fils. Il érigea quatre régions en tétrarchies, à savoir : la Trachonitide, le Gaulanitide, la Panéade et la Batanée. Il donna cette dernière tétrarchie à son fils Philippe.