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NEUVIÈME LEÇON. 175

avec lui ; mais ils ne quittèrent point ce jeu qu’ils ne l’eussent étouffé dans l’eau... Cependant Hérode tâchait de toute manière à persuader les étrangers qu’il n’était pour rien dans ce malheur, non-seulement faisant semblant d’être triste, mais faisant sortir de ses yeux des larmes en abondance comme s’il eût pleuré sans feinte. Qui sait,en effet, s’il n’était pas réellement touché d’une vraie compassion en jetant les yeux sur le corps d’Aristobule, qui était mort à la fleur de son âge et de sa beauté ! Cette compassion lui était d’autant plus facile, qu’il estimait que celle mort servait grandement ses intérêts ; mais il tendait principalement à persuader qu’il n’était nullement coupable du crime. Quant à l’appareil des funérailles, il fut magnifique, et Hérode n’y épargna rien. Il employa toute sa libéralité royale à orner le sépulcre et à y prodiguer les senteurs aromatiques, les baumes précieux, afin que par ces moyens les larmes de sa famille fussent consolées et les soupçons détournés. »

Voici un autre fait de politique perfide plus odieux encore. Hérode craignait la modération d’Auguste. Le roi avait écrit à ce dernier au sujet des ombrages que lui causait Antipater son fils, qu’il retenait en prison. Auguste avait répondu de faire d’Antipater ce qu’il voudrait, attendu qu’il était son père.— «Hérode se réjouit à la pensée de la liberté qui lui était accordée de faire mourir son fils.... Cependant Hérode était très-malade et il touchait à sa fin. Sur le rapport du geôlier d’Anlipater, racontant que le