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474 LES ÉVANGILES.

« Hérode, (en donnant la souveraine sacrificature à Aristobule) sembla avoir trouvé un bon remède pour effacer les dissensions de sa maison. Toutefois, après cette réconciliation, son cœur ne fut point vide de mauvais soupçons. Il fit semblant d’être clément et doux ; mais il délibéra en lui-même pour chercher le moyen le plus avantageux pour lui de faire mourir le jeune Aristobule. Il aurait été prudent d’attendre quelque temps, afin que la trahison fût mieux cachée, mais sa haine le pressait. Le jeune Aristobule avait alors dix-sept ans.... Sa grande beauté, sa taille plus grande que son âge ne le portait, sa figure montrant la noblesse de sa race, le rendaient populaire... Tout cela incitait Hérode à accomplir ses sombres desseins... Hérode, par des paroles gracieuses et des procédés aimables, parvint à attirer le jeune homme en un lieu commode, près de Jéricho, pour le faire mourir. Il lui fit croire qu’il voulait jouer et s’ébattre avec lui, à la façon des jeunes garçons. Le lieu où ils s’ébattaient était trop chaud, ils furent bientôt lassés ; et, laissant leurs jeux, ils se retirèrent près des grands viviers et des bains qui étaient à l’entour, et où l’on cherchait la fraîcheur au milieu des chaleurs du midi. Là, premièrement, ils se mirent à regarder quelques-uns de leurs amis et serviteurs qui nageaient. Puis Hérode engagea Aristobule et le détermina à se jeter à l’eau pour se baigner avec les autres. Quelques-uns des amis d’Hérode qui avaient reçu ce commandement du roi, plongeaient Aristobule dans l’eau pendant qu’il nageait, et faisaient cela comme folâtrant et se jouant