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NEUVIÈME LEÇON. 173

Agrippa II. On s’embarrasse quand il faut dire celui qui vivait sous Auguste, celui qui vivait sous Claude, sous Tibère, sous les premiers Antonins. C’est vraiment un devoir de compatir à la mémoire toujours prête à défaillir au milieu de tant de causes de confusion. Eh bien ! Messieurs, les Evangiles ne confondent rien. Les rois, les tétrarques sont placés à leur ordre et avec leur caractère.

Le premier Hérode, fils d’Antipater, l’ami d’Antoine et d’Auguste était Hérode-le-Grand. Ce prince, que l’on pourrait plus justement appeler Hérode-le-Cruel, Hérode-l’Astucieux, est celui sous lequel naquit Jésus-Christ. Cet homme, que Josèphe représente ombrageux et terrible, est bien le prince qui attenta à la vie du Sauveur du monde. La cruauté ombrageuse est un des traits originaux de son caractère. L’histoire profane nous apprend qu’il fut le meurtrier de sa famille. Il fit noyer Aristobule, le frère de sa femme Mariamne, égorger celte même Mariamne, ses fils Aristobule, Antipater, Alexandre, et une foule de personnages qui l’entouraient : c’est Josèphe qui nous fournit tous ces faits. Comme il importe de mettre en lumière le mélange d’astuce et de cruauté ombrageuse qui se reflète avec des couleurs si sombres dans l’histoire des rois mages et le massacre des innocents, nous vous demandons, Messieurs, de rapporter ici, d’après Josèphe, les circonstances de la mort d’Aristobule. La page de Josèphe explique la page, de l’Evangile. Les deux actes de barbarie sont différents, mais le bourreau est identique.