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172 LES ÉVANGILES.

hésiter, ils ont dû errer gravement et souvent, en parlant d’un état politique, civil, religieux, et de détails d’événements qui s’étaient accomplis 150 ans avant eux. Trouve-t-on dans les Evangiles la trace de pareilles méprises, de pareils anachronismes, de pareilles confusions ? Non, Messieurs, loin de là ; les Evangiles sont d’une rigoureuse exactitude, aussi bien dans les moindres détails, que dans les récits des grands événements.

C’est ce que nous allons montrer.

Nous examinerons d’abord ce que renferment les Evangiles touchant la dynastie des Hérodes. Il n’est pas facile, Messieurs, de classer et de fixer dans sa mémoire les faits particuliers à cette dynastie. Les princes hérodiens sont nombreux. Leurs noms, qui se. ressemblent, l’ordre dans lequel ils se succèdent, leurs rapports avec les Romains, les vicissitudes de leur vie, leur caractère, les dates qui marquent leur courte apparition sur le théâtre de l’histoire ne sont guère connus que des érudits, et les confusions sont faciles. Tantôt ils règnent seuls, tantôt simultanément. Permettez-moi un appel à un souvenir personnel. Membre de plusieurs commissions d’examen depuis plus de quinze années, je n’ai trouvé que rarement des mémoires assez fidèles pour distinguer et classer sans faute les princes de cette nombreuse famille des Hérode. Il n’arrive guère que l’on se meuve correctement au milieu de cette multitude de princes presque tous fort obscurs : Hérode-le-Grand, Hérode-Archélaüs, Hérode-Philippe, Hérode-Antipas, Hérode-Agrippa Ier, Hérode-