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NEUVIÈME LEÇON. 169

cond siècle ; qu’ils ont été soumis jusque-là à toutes les altérations, à tous les remaniements que commandaient les intérêts et les opinions. Ce n’est qu’à la fin du second siècle que les Evangiles auraient revêtu la forme définitive dans laquelle ils sont parvenus jusqu’à nous. S’il en est ainsi, Messieurs, les Evangiles, contrôlés par une critique sévère et à l’aide de tous les moyens de vérification que nous possédons aujourd’hui, doivent fournir à l’investigation des indices nombreux d’erreur, de confusion et de méprises grossières ; et cela pour deux raisons. Les Evangiles touchent à une foule de questions d’archéologie et d’histoire, à la constitution politique, civile, administrative, religieuse, aux lois, aux usages, aux mœurs d’une nation, à tout un ensemble de choses qui avait été sensiblement modifié au temps où l’on suppose que les Evangiles ont été rédigés. Les auteurs du Nouveau Testament avaient à distinguer deux époques, celle qui a précédé la ruine de Jérusalem et celle qui l’a suivie. Il était aisé de les confondre et de transporter dans la première ce qui ne convenait qu’à la seconde. D’un autre côté, les faits, les lois, les institutions, les mœurs, les usages en question nous sont parfaitement connus à l’une et l’autre de ces deux époques. Nous avons des renseignements précis fournis par un contemporain de la ruine de Jérusalem, écrivain juif de nation, très exact, parfaitement renseigné : nous voulons dire l’historien Josèphe. Ce qui multiplierait, dans l’hypothèse rationaliste, les causes d’erreur de la part des rédacteurs définitif des