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168 LES ÉVANGILES.

neuses que soulève la critique, nous ne nous abandonnerons pas à des anxiétés pusillanimes, parce que nous sommes convaincus que notre foi repose sur un fondement plus large que l’authenticité d’un livre, quelque manifeste que soit d’ailleurs cette authenticité aux yeux du critique impartial. Notre foi repose sur l’Eglise fondée par Jésus-Christ, c’est-à-dire sur une institution divine prouvée par un faisceau de preuves indestructibles et qui subsistent indépendamment de la date et de la rédaction apostolique du Nouveau Testament.

Nous pouvons donc aujourd’hui, l’esprit libre et calme, commencer à traiter une série de questions ayant pour but d’éclairer l’origine apostolique des saints Evangiles. La première question que nous voulons poser est celle-ci :

Les Evangiles se trouvent-ils en conformité évidente avec l’état politique, civil, administratif, religieux de la nation juive à l’époque où vivait Jésus-Christ ? Peut-on induire de cette conformité une preuve générale d’authenticité en faveur de nos saints livres du Nouveau Testament ? Pour comprendre la nature et la force de la preuve d’authenticité que nous voulons opposer aux rationalistes, il faut se faire une idée exacte de leurs prétentions. Ils soutiennent que les Evangiles ne sont que le recueil de faits plus ou moins légendaires, répétés, commentés par les foules crédules et rédigés par des ignorants mal informés ; que ces quatre livres forment un corps de récits disparates arrivés au grand jour de la publicité seulement vers la fin du se-