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Ces écrits, rédigés avec une grande réserve, communiqués avec prudence, furent d’abord confiés à quelques Eglises seulement ; mais, par un secret dessein de la Providence de Dieu et par la nature même de ces livres, ils étaient appelés à une publicité qui s’étendrait au monde entier et à une durée qui est celle du genre humain.

Pourquoi et comment ?

La réponse à cette question va nous montrer l’importance et l’excellence des Evangiles. Un jour devait venir dans lequel les hérétiques attaqueraient les dogmes traditionnels de l’Eglise pour y substituer leurs ambitieuses nouveautés. Ces ennemis de la vérité devaient un jour dire à l’Eglise qui les repousserait : Vous n’êtes point le fidèle dépositaire de la doctrine des apôtres, vous l’avez altérée. Le corps enseignant en appellerait alors à la tradition orale ; mais on nierait la pureté de cette tradition fidèle. En vain l’Eglise répondra par la bouche de ses évêques et de ses docteurs : Quod ubique, quod serhper, quod ab omnibus creditur, ab apostolis devenire necesse est. Les hérétiques ne seront pas convaincus. Eh bien ! l’Eglise opposera à ces dénégations déraisonnables un argument tout-puissant, à savoir, celui que fournit le Nouveau Testament écrit par les apôtres et leurs disciples immédiats, témoins du dogme contesté.

Les Evangiles sont donc, contre les hérétiques, un témoignage apostolique écrit constatant de l’enseignement apostolique oral.

Les Evangiles sont aussi un témoignage accablant contre