Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/161

Cette page n’a pas encore été corrigée

HUlTlÈME LEÇON. 155

ont effectivement exercé les actes qui constituent le gouvernement de la société chrétienne.

S’élevait-il des doutes sur la doctrine ? L’Église enseignante les résolvait. Rappelez-vous le concile de Jérusalem, modèle de tous ceux qui se sont tenus depuis.

s’élevait-il des questions disciplinaires ? Les Apôtres par leur autorité souveraine n’hésitaient pas à les résoudre. Si quelque désordre grave venait à se manifester, Paul reprenait et condamnait les délinquants. Écoutez saint Paul : Ego quidem absens corpore, prœsens autem spiritu, jam judicavi ut prœsens eum qui sic opératus est…… congregatis vobis in spiritu meo cum virtute Domini nostri Jesu Christi tradere hujusmodi Satanæ. — Saint Paul reprend les chrétiens d’en appeler, même dans leurs contestations temporelles, à d’autres qu’aux chefs de l’Église. Il prescrit ce qui convient, il défend ce qui ne convient pas dans la cérémonie de la cène. Il écrit quelques dispositions urgentes à prendre sans retard, mais il dira et fera exécuter le reste au moment où il sera présent.

Ainsi, Messieurs, par l’histoire, indépendamment de l’authenticité même du Nouveau Testament, nous savons certainement que l’Église primitive, l’Église des Apôtres, corps hiérarchique, assisté du Saint-Esprit, enseignait, décidait, gouvernait.

Mais, direz-vous, une société est-elle possible sans un règlement écrit ? Est-il croyable que, dès le premier moment, on n’ait pas senti le besoin d’une charte, d’une constitution, conservée fidèlement par l’Écriture ?