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HUITIÈME LEÇON. 153

phéties de l’Ancien Testament, mais ils ne parlent nulle part d’une nouvelle loi écrite. Saint Paul envoie des lettres, mais ces lettres ont surtout pour but de rappeler les prédications orales : State et tenete traditiones quas didicistis sive per sermonem, sive per epistolam nostram. (Thess.,II, 14.)

Laudo vos, Fratres, quod per omnia mei memores estis, et sicut TRADIDI vobis, præcepta mea tenetis.(l Cor.,XI, 2.)

0 Timothee, DEPOSITUM custodi, devitans profanas vocum novitates.

Quœ audisti a me per multos testes, hœc commenda fidelibus hominibus qui idonei erunt et alios DOCERE.

Ce que saint Paul et les évangélistes ont écrit sont des accessoires dont il est très-rarement question. La grande chose était la prédication de la part des Apôtres, et le soin scrupuleux de la part des fidèles à garder intact dans leurs mémoires le dépôt de la foi qui leur était confiée 1.

Il serait vraiment superflu de vous citer ici les témoignages des Ignace, des Hégésippe, des Polycarpe, et en général des Pères du premier siècle. Je préfère vous citer un auteur du second siècle : vous verrez que même à ce moment où les Évangiles étaient disséminés partout, la prédication, la tradition orale restait la chose principale. Écoutez saint lrénée (Cont. hæreses, III, chap. 3) :

« Hæc Ecclesia est enim vitæ introïts, omnes autem

1 Voy. lCor., xvi, 45 ; Ep. Philem., 11.29. — Ep. Col., l,7 ; Thess, v, 12. — Clément. 1, 42 ; Ignace, ad Philad., VII, etc.