148 LES ÉVANGILES.
élevé, triomphera de toutes les causes humaines d’erreur ; les portes de l'enfer ne prévaudront point contre cette personnification de l’Eglise. Nul dans le passé n’a été si puissant parmi les hommes : il liera et déliera les consciences, il ouvrira et fermera le royaume des cieux. Dieu, par un privilège étonnant, privilège incroyable puisqu’il s’agit du paradis, en abandonne les clefs au nouvel élu ! On comprendrait ce langage au Moyen Age, quand les papes ont eu réalisé la puissance absolue ; mais comment les incrédules expliquent-ils qu’il ait été celui de Jésus et des premiers chrétiens dès le premier jour de l’Eglise ? Lisons les textes : Un jour que le Christ demande à ses disciples : Quem me esse dicitis ? Simon Pierre répondit : Tu es Christus Filius Dei vivi Respondens autem Jésus dixit ei : Beatus es, Simon Barjona, quia caro et sanguis non revelavit tibi, sed Pater meus qui in cœlis est. Et ego dico tibi quia tu es Petrus, et super hanc petram œdificabo Ecclesiam meam, et portœ inferi non prœvalebunt adversus eam... Et tibi dabo claves regni cœlorum, et quodcumque ligaveris super terram, erit ligatum et in cœlis ; et quodcumque solveris super terram, erit solutum et in cœlis. Jésus-Christ dit de nouveau à Pierre après sa résurrection : Pasce agnos meos,pasce oves meas, pais les fidèles, pais les pasteurs. Ce n’est point sur tous les Apôtres que Jésus-Christ établit son Eglise, c’est sur un seul, sur une pierre fondamentale, pierre angulaire qui retient les murs de l’édifice mystique que le divin architecte voulait fonder.