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HUITIÈME LEÇON. 147

la divine origine de la société chrétienne, naissant, se développant, se conservant au milieu d’innombrables causes de mort et de ruine ? Enfin c’est le Nouveau Testament lui-même qui établit l’antériorité et l’indépendance de l’Eglise relativement au Nouveau Testament. Car quelle que soit l’opinion que l’on se forme des livres canoniques, de leur authenticité, de leur intégrité et de leur inspiration, on est obligé d’avouer qu’ils sont l’expression certaine de la croyance générale aux premiers siècles chrétiens1. Or, le Nouveau Testament nous apprend et la divine origine de l’Eglise, et ses carac tères. Jésus-Christ, dès les premiers jours de son ministère public, se choisit douze apôtres, plus tard soixante-dix disciples. Il en fit ses compagnons, les instruisit pendant trois ans, leur commanda d’aller prêcher dans tout l’univers. Le Nouveau Testament nous apprend que le divin Maître les constitua hiérarchiquement. Parmi les douze il choisit le plus ferme, le plus courageux, le plus dévoué.—Il l’appela Pierre, et sur lui il fonda son Eglise, c’est-à-dire qu’il lui donna la primauté d’honneur et de juridiction. Ce chef suprême du corps apostolique est, dès le premier moment, doté de merveilleux privilèges exprimés dans toute la magnificence du langage oriental. Déjà avant son élection comme chef des apôtres, ce n’était ni la chair ni le sang qui le faisaient parler de Jésus ; c’était le Père qui est aux cieux : mais dorénavant Pierre, du siège sublime où il est

1 M. Renan lui-même l’avoue. Strauss l’a confessé.