Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/152

Cette page n’a pas encore été corrigée

146 LES ÉVANGILES.

vant nous se rend-elle à elle-même ? Que dit-elle de son origine, de son institution, de sa doctrine, de ses lois, de son histoire et de tout ce qui la constitue ? Elle déclare qu’elle a été fondée non par un livre, mais par le Christ, il y a dix-huit siècles. Et en effet, la succession des évêques et une multitude de monuments écrits, de monuments historiques et archéologiques confirment son témoignage. Cette base historique et monumentale, vous le comprenez, Messieurs, est plus solide et plus large que celle que fournit un livre. C’est la société chrétienne s’affirmant elle-même depuis Tibère jusqu’au XIXe siècle, c’est l’Eglise catholique naissant, grandissant, souffrant, combattant, régénérant l’individu, la famille, l’Etat, les lois, les mœurs, pendant une durée que ne connurent jamais les plus puissants empires de la terre ! La divine origine de cette immense société qui s’appelle l’Eglise catholique, se prouve indépendamment du Nouveau Testament. Quand même les livres canoniques n’existeraient pas, l’Eglise n’en serait pas moins évidemment divine. L’accomplissement des prophéties de l’Ancien Testament prouverait cette origine divine. La vie merveilleuse du Christ et sa résurrection constatées par la voix de la primitive Eglise tout entière, affirmées aux âges apostoliques par toute la littérature chrétienne, et par le fait même de l’existence de cette société, le triomphe du christianisme plus fort que ses persécuteurs, sa beauté, sa grandeur morale, sa conservation malgré les efforts des hérésies et de l’incrédulité, toutes ces choses ne prouvent-elles pas