habitudes de la Palestine ; il a voulu que les Apôtres suivissent la même règle. Or, il était défendu aux Juifs de transmettre les commentaires de la loi par écrit. Ils devaient se borner à la tradition orale. Dans les écoles des Rabbins, on ne prenait pas de notes, et le maître n’écrivait jamais sa leçon. Tout était confié à la mémoire, alors prodigieusement exercée. Il n’était permis d’écrire, en matière religieuse, que sous la forme épistolaire, et seulement lorsque les lettres étaient nécessaires. La tradition orale et la lecture de la Bible étaient les seuls moyens d’instruction : on se transmettait les sentences de bouche en bouche. La forme sententieuse était la forme scolastique du temps. Le Talmud en est la preuve. Il n’a été écrit qu’après de longues hésitations et lorsque, par suite de la chute de Jérusalem et de la dispersion des Juifs, l’enseignement oral étant souvent impossible, les traditions menaçaient de se perdre. Voilà l’origine de la Mischna et de la Gémara. La longue habitude de la tradition orale est profondément gravée dans le Talmud ; les traces en sont irrécusables. Tel rabbin, Eliézer, par exemple, a entendu dire à tel autre, qui le rapporte à un troisième, telle parole, tel usage, telle sentence.
Voici quelques lignes choisies au hasard dans la Mischna (Pirké aboth) :
« Antigone, homme de Socho, reçut cet enseignement de Siméon le Juste. Il disait : Ne soyez point comme le serviteur qui sert son maître en vue de la récompense, etc...
« Josée, fils de Joézer, homme de Zeréda, et José, fils de