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L’usage le défendait absolument. Il est certain que saint Pierre et saint Paul se faisaient suivre de chrétiens lettrés. Etait-ce pour lire et écrire à leur place ? Toujours est-il que c’était plutôt pour les suppléer dans ces deux choses que dans le ministère de la prédication. On aurait tort de s’autoriser de ces observations pour supposer que les Apôtres étaient au-dessous de l’éducation commune. L’art d’écrire qui, avant la révolution de 1789, était rare en France chez les paysans et les villageois, était très-rare en Palestine au temps de Jésus-Christ. Quoi qu’il en soit, tout cela prouve que l’écriture a dû tenir peu de place dans l’œuvre des fondateurs du christianisme. Les Apôtres n’avaient été ni choisis, ni préparés en vue d’une œuvre de lettrés. Ecrire a été dans leur vie un fait exceptionnel. La prédication, au contraire, a été leur grande œuvre. Un auteur allemand a fait une remarque frappante suggérée par la lecture attentive des Evangiles. Les mots qui expriment l’enseignement des Apôtres supposent tous que cet enseignement était oral. Voici une liste à laquelle on pourrait ajouter d’autres mots encore :

Εὐαγγέλιον
Κήρυγμα
Παράδοσις
Μαρτυρία
Ἄνοιξις τοῦ στόματος.
Λόγος ἀκοῆς
Λαλεῖ
Πίστις ἐξ ἀκοῆς.

Toute sa vie, Jésus-Christ s’est conformé aux lois et aux