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SEPTIÈME LEÇON.

fut souvent rebelle à la parole lumineuse du plus patient des maîtres !) il répétait, sans changer les termes, ce qu’il avait déjà dit, mais en insistant et en expliquant davantage. Il n’ajoutait pas : Je vous laisserai un livre qui vous expliquera tout, auquel vous vous attacherez pour le méditer, pour le développer ; non : Je vous enverrai, disait-il, le Saint-Esprit, il vous enseignera toute chose : docebit omnia. Enfin après sa résurrection, voici la mission que le Christ donna : Allez, enseignez toutes les nations, voilà que je suis avec vous jusqu’à la consommation des siècles. Il ne dit pas : « renfermez-vous, écrivez ; » ou bien :« distribuez mes écrits, répandez des bibles. » Voici ses paroles avec leur vrai sens : prêchez, enseignez. Voici que je suis avec vous jusqu’à la consommation des siècles. Que vos enseignements soient vivants, pénétrants comme le feu, qu’ils sortent du cœur pour aller au cœur, car je suis la vraie lumière du monde ! « Ego sum lux mundi... Veni mittere ignem in terram... quid volo nisi ut accendatur ? Exemplum dedi vobis ut quemadmodum ego feci, ita et vos faciatis.» — Saint Paul, transmettant la mission apostolique à Timothée, lui écrivait ces paroles : Prœdica verbum, insta opportune, importune, argue, obsecra, increpa, in omni patientia et doctrina... Fac opus evangelistœ. L’évangéliste n’écrivait qu’à la hâte, quand toutefois il écrivait, et seulement parce qu’il ne pouvait entretenir les fidèles os ad os. Les Apôtres sacrifiaient tout à ce ministère de la parole : nos prœdicationi verbi instantes erimus ! La tradition orale, au temps de Papias, était tellement