Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/129

Cette page n’a pas encore été corrigée
123
SIXIÈME LEÇON.

prit de système ? N’est-elle que l’expression des opinions philosophiques qui aspirent depuis cent ans à régner sur les ruines du christianisme traditionnel ? Voilà la première question que nous avons traitée. Un examen sérieux, et aussi impartial qu’il nous a été possible, nous a convaincu que l’exégèse rationaliste n’avait été que l’application à la Bible d’un faux critérium, puisé dans les philosophies qui se sont l’une après l’autre disputé l’empire de l’opinion. L’ordre et la nature des variations du rationalisme nous en a fourni la preuve. L’exégèse n’a donc à nos yeux d’autre valeur que celle des philosophies dont elle s’est fait servante, à savoir, de la philosophie athée, déiste et panthéiste. Dès lors l’exégèse rationaliste est jugée. D’un principe faux découlent des conséquences illégitimes. Bien entendu que nous ne prétendons nier ni l’érudition, ni la science que cette exégèse met à son service ; seulement nous déplorons l’emploi abusif et incorrect de ces moyens puissants de servir la vérité. Nous ne prétendons pas non plus que tous les adversaires de la divine autorité de la Bible, soient nécessairement athées, déistes ou panthéistes ; mais nous croyons que volontairement ou non, soit qu’ils en aient la conscience ou soit qu’ils ne l’aient pas, ils se sont laissé dominer par des influences illégitimes.

Ne pouvant réfuter en détail l’athéisme, le déisme et le panthéisme, nous avons voulu du moins combattre une erreur commune aux rationalistes, et au nom de laquelle ils nient la véracité de nos saints Evangiles, nous voulons