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120 LES ÉVANGILES.

que Sulpice Sévère ? Saint François d’Assise, saint François-Xavier, sainte Thérèse ont été considérés comme de véritables thaumaturges par leurs contemporains : les témoins oculaires de leurs miracles ont déposé dans les conditions les plus capables d’inspirer la confiance. Tous ces témoins se sont-ils trompés sur des faits accomplis au grand jour et devant eux ? L’Eglise canonise tous les jours des Saints, elle le fait depuis dix-huit siècles. Jalouse de leur gloire et de sa propre autorité, l’Eglise romaine prend le soin de constater chacun de leurs miracles, d’en établir les preuves par un débat contradictoire, d’en rédiger des procès-verbaux circonstanciés : l’Eglise s’est-elle constamment trompée ? Des milliers de témoins interrogés par elle ont-ils menti ? Qui donc est en mesure de l’affirmer ? Les protestants et les incrédules seuls sont-ils justes et infaillibles dans leurs jugements ? Hélas ! pour se convaincre du contraire, il suffit vraiment de les lire. Laissons à Dieu ses secrets, Messieurs ; et s’il est vrai que les miracles ecclésiastiques ne sont pas nécessaires à la foi ni imposés à notre croyance, s’il est vrai que, faits en faveur d’un individu, d’une famille, d’une cité, ils ont pour ainsi dire un caractère privé et local, s’il est vrai enfin qu’ils ne peuvent revendiquer pour eux les garanties des miracles évangéliques, toutefois il ne convient pas de les nier imprudemment et de limiter, suivant nos courtes vues et notre courte expérience, la puissance et les desseins de Dieu.

J’ai fini, et après les explications que vous venez d’en-