118 LES ÉVANGILES.
Pensez au succès des esprits frappeurs, des spirites et des tables tournantes. J’avoue que je me persuade difficilement que les tables tournent au simple toucher ; mais je crois facile de faire tourner les têtes. Je crains que l’esprit humain, privé du vrai surnaturel, ne mette autre chose à sa place. Qui sait si la fin du dix-neuvième siècle dont le commencement a été marqué par une excessive incrédulité, ne deviendra point, à plusieurs égards, ridiculement crédule ? Il y a deux sortes de gens qui sont à redouter : ceux qui voient le miracle partout et ceux qui ne le voient nulle part.
III. Encore un mot, Messieurs, à l’adresse des esprits de cette dernière catégorie. Il ne se fait plus de miracles, disent-ils. C’est la dernière objection.
Je pourrais écarter cette troisième difficulté comme ne se rattachant pas à la question qui nous occupe. En ce moment nous discutons la question de droit ; il ne s’agit pas encore de la question de fait. En outre, je ne suis entré dans la discussion de la possibilité des miracles qu’en vue des prodiges évangéliques. Qu’il y ait eu, depuis Jésus-Christ et les apôtres, des miracles, je le crois ; mais ce n’est point la question présente. À la rigueur, je m’expliquerais comment Dieu, après avoir fondé le christianisme par une intervention miraculeuse, aurait cessé d’intervenir suivant le même mode. Je me dirais alors : si Dieu ne fait plus de miracles c’est que sans doute ils ne sont plus nécessaires. En effet, les miracles dont les apôtres et les premiers chrétiens ont été témoins, suffisent à la foi chré-