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SIXIÈME LEÇON. 109

pour le moment, mais personne ne douterait qu’il n’eût des causes naturelles que plus tard on découvrirait par l’effet du progrès de la science. C’est là ce qui fait qu’aujourd’hui presque personne n’attend plus de miracle et que ceux que l’on raconte sont communément discrédités.

« Il y a sans doute encore des gens qui croient aux miracles, mais cette croyance se trouve dans un rapport exact avec leurs préjugés. La foi aux prodiges est restreinte à ceux qui se sont opérés dans le sein de la communion à laquelle ces personnes sont attachées. Chacun ne veut admettre de miracles que dans son Eglise :il loue les siens et raille les autres. »

« On sait que les disciples de M. Irving, il y a quelques années, firent beaucoup de bruit avec le miracle des langues qui se renouvelait chez eux. Ce n’était point une question de souvenirs, de témoignage historique, des récits exagérés ou fabuleux. Le fait fut observé, attentivement, et plusieurs personnes tout à fait sans préjugés et même sceptiques attestèrent elles-mêmes le fait. Elles furent pleinement convaincues qu’en faisant la part de l’illusion et de la fraude possible, il était certain qu’il y avait là des manifestations étranges. Mais aussi peu on niait le fait, aussi peu aussi on croyait au miracle, excepté, toutefois, ceux qui étaient immédiatement intéressés ou influencés par des vues particulières. Même en accordant que les faits ne pussent être expliqués par des affections nerveuses ou par d’autres raisons physiologiques, aucun esprit cul¬