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déclaration : elle est si décisive que vous n’y trouverez rien à répliquer.

« Toutes les fois que les Juifs ont insisté sur ce genre de preuves, il les a toujours renvoyés avec mépris, sans daigner jamais les satisfaire. »

« Les prétendus miracles de Jésus-Christ, disent à leur tour les auteurs des Essais et Revues, n’avaient d’autre but à ses yeux que celui de se faire écouter et non de créer la foi. Quelques théologiens sont allés plus loin et ont regardé les miracles comme des moyens destinés aux esprits grossiers (θαύματα μωροῖς) dont parlait le Sauveur, lorsqu’il disait : « Celte génération perverse demande des signes, et il ne lui en sera pas donné. » Jésus s’appliquait à guérir par condescendance, et uniquement parce que le Messie, selon les Juifs, devait guérir les malades, d’après les Écritures. Jésus-Christ refusait souvent les prodiges qu’on lui demandait, et il déclarait qu’ils n’étaient pas nécessaires aux cœurs droits et aux esprits intelligents. » L’objection est celle-ci : Jésus-Christ, bien loin d’en appeler à l’autorité de ses miracles pour confirmer sa doctrine, refusait ce témoignage à ceux qui le lui demandaient. Sans doute, Messieurs, Jésus-Christ a refusé quelquefois de faire des miracles ; il s’est plaint de certaines sollicitations importunes qu’il repoussait. Sans doute Jésus-Christ voulait que l’on crût à sa parole à cause des admirables vertus dont il donnait partout le touchant exemple, à cause des témoignages de sincérité et de sagesse suprêmes, à cause des prophéties et de la bonté et de la beauté de sa doctrine.