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SIXIÈME LEÇON. 97

du Christ et des Apôtres pour s’arracher à la tyrannie des habitudes : il fallait qu’une grande parole retentit par le monde, et que d’une extrémité de l’empire romain à l’autre, les échos répétassent : « Un Dieu est descendu sur la terre, il a guéri les malades, ressuscité les morts ; il a brisé la pierre de son tombeau où ses ennemis l’avaient enfermé pour remonter aux cieux. C’est de là qu’il doit revenir juger les vivants et les morts ! » Il fallait en outre des hommes prodigieux dans leur propre vie pour faire croire aux prodiges du Christ. Voilà par quels moyens on pouvait mettre un terme aux disputes des philosophes, et entraîner les foules.

Oui, les miracles ont été nécessaires pour établir le christianisme ; mais ne pensez-vous pas, Messieurs, que la foi à ces mêmes miracles soit également nécessaire à sa conservation ?

Comment le christianisme se conserve-t-il sur la terre ? Par deux moyens, par la foi aux saintes Écritures, et par l’autorité de l’Église, par l’Évangile qui est le christianisme écrit, par l’Église qui est le christianisme prêché, expliqué, défini. Le protestant affirme que la Bible suffit, mais il déclare en même temps que la Bible est nécessaire. Le catholique affirme en outre que le dépôt de la foi a besoin d’être gardé et interprété par un corps enseignant, par l’Église. Les saintes Écritures et l’autorité enseignante, voilà donc les seuls moyens connus de conserver le christianisme. Eh bien ! Messieurs, il est évident pour moi que le jour où l’on niera la réalité des miracles accomplis par