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94 LES ÉVANGILES.

« Les faits les plus attestés, quand même on les admettrait dans toutes leurs circonstances, ne pourraient rien 1. » « Le premier, le plus important, le plus certain (des caractères de vérités de l’Evangile) se tire de son utilité, de sa beauté, de sa sainteté, de sa vérité, de sa profondeur, et de toutes les autres qualités qui peuvent annoncer aux hommes des instructions de la suprême sagesse, et des préceptes de la suprême bonté. Ce caractère est le plus sûr, le plus infaillible ; il porte en lui-même une preuve qui dispense de toute autre. » A leur tour les rationalistes de nos jours répètent : « Tout témoignage extérieur par le miracle est superflu, s’il répond à la voix de notre conscience ; et ce même témoignage doit être rejeté, s’il est contraire à nos conditions morales. Ainsi tout le monde est disposé à n’admettre aujourd’hui d’autre preuve de la religion que l’évidence intrinsèque, et à n’accepter l’Evangile que parce qu’il correspond aux convictions de notre esprit 2. » Ainsi le miracle est inutile.

Je reconnais, Messieurs, avec mes contradicteurs que la beauté, la sainteté, la vérité, la profondeur du christianisme sont une preuve, et la plus grande sans doute, de sa divinité. Nos théologiens développent cette démonstration de notre foi avec une force d’argumentation que je ne peux ni ne veux infirmer. Mais ces preuves intrinsèques de la valeur doctrinale du symbole chrétien auraient-elles suffi

1 Lettre écrite de la Montagne, page 248.

1 Essais et revues.