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des civilisations de la deuxième période n’a dépassé cette étape intermédiaire de l’évolution sociologique.

L’aube de la troisième vient à peine de se lever : le progrès à réaliser maintenant, et dont l’expression formelle fut la célèbre déclaration des Droits de l’homme, n’est ni plus ni moins que l’abolition, en principe, de toute différenciation sociale et la proclamation de l’égalité de tous. En dépit de tendances de plus en plus évidentes, le siècle qui s’est écoulé depuis la nuit mémorable du 4 août n’a point définitivement introduit ce principe nouveau dans nos constitutions, fût-ce seulement à titre de fiction politique et juridique. Faire que cette fiction devienne une réalité, telle est, dans la présente phase de l’histoire, l’œuvre capitale en dehors de laquelle il ne saurait y avoir de progrès.


Ces trois divisions de l’époque historique de l’humanité correspondent admirablement, on l’a compris sans doute, aux trois phases ascendantes constatées plus haut pour les transformations de l’évolution organique dans la nature :

1o Les groupements imposés. Notre première période est, en effet, le temps des despoties orientales, des sociétés basées sur la coercition, sur l’asservissement de tous à un représentant symbolique et vivant de la fatalité cosmique, de la force divinisée.

2o Les groupements subordonnés correspondent à