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de Neit, de la Suprême Sagesse égyptienne, se transmettaient encore, comme un mystère vénérable et sacré, la fable de Krophi et de Mophi.

Si notre connaissance des origines du Nil n’est pas complète aujourd’hui, nous savons du moins que les deux fleuves géants de l’énorme continent africain, le Nil et le Congo, partent de sources distinctes, mais assez rapprochées. Le Tanganîka, qui se rattache au Congo par le Loukouga, et le Victoria-Nyanza, d’où sort le Nil, appartiennent à deux bassins différents. Il est vrai que de ce côté le faîte de séparation du Nil et du Congo se hérisse de pics élevés, de nature probablement volcanique, tels que le Ganbaragara, au nord-est du lac figurant sur nos cartes sous le nom de Louta-Nzighé, et le M’foumbiro, entre ce même lac et le plus fort des tributaires du Kéréoué-Nyanza, le Tangouré, provisoirement Nil Alexandra. Mais ces pics ne se relient par rameaux continus, ni aux massifs gigantesques des monts Kenia et Kilima-Njaro, ni à la rangée dite chaîne des Explorateurs, qui borde, à l’ouest, le M’voutan-Nzighé (Albert-Nyanza) ; plus au nord, la ligne de démarcation entre les bassins énormes du Nil et du Ouellé, le grand affluent du Congo, est généralement indiquée par de petits accidents de terrain ou même par des plaines à pente indécise ; à la saison des pluies, il est possible qu’une des mares ou lagunes si nombreuses de cette région mêle ses eaux à celles de ses deux grands voisins, et serve ainsi de trait d’union temporaire entre le