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À partir des conquêtes d’Ou-ti (186-140 av. J.-C.) et de l’expédition militaire de Tchang-Kien, le commerce de la Chine avec le Ta-Van prit un développement considérable. Des caravanes, dont quelques-unes comptaient plusieurs centaines de voyageurs, se rendaient des bords du Tarim à ceux du Sir-daria[1]. Le docteur Brettschneider[2] croit que les Fils de Han doivent à ce commerce avec les peuples ile l’Asie centrale la connaissance de plantes utiles dont quelques-unes encore fort importantes dans leur économie nationale. Les légendes chinoises nous apprennent que le mûrier et le ver à soie de la Chine lui viennent du Turkestan.


Au nord de la barrière qui limite le territoire des premières civilisations historiques et le reste de l’ancien continent, se déploie une vaste zone très caractéristique, à laquelle on ne connaît de semblable en aucune notre partie du monde. Bastionnée par l’énorme massif du Pamir et de l’Hindou-kouch, encastrée entre l’Himalaya et les monts Célestes, Tian-chan, Tengri-chan, Ala-tao, Tarbagataï, Altaï, etc., cette haute plaine s’étend de l’ouest à l’est sur une quarantaine de degrés jusqu’à la chaîne perpendiculaire du Khinghan qui la sépare des collines boisées de la Mandchourie. D’autres puissants rameaux, orientés du S.-0. au N.-E. (direction que

  1. Vassiliev, ouv. cité. — Terrien de la Couperie.
  2. On the study and value of chinese botanical works.