Page:Mazade - Le Sommeil qui guérit, Maloine-Mayolez-Alioth.djvu/12

Cette page n’a pas encore été corrigée

tance du cervelet est plus dense que celle du cerveau et que, par suite, le cerveau, et non le cervelet, est comprimé lors de la présence d’une plus grande quantité de liquide[1]. Abou-Ali-el-Hossem avança que la cessation de l’action des esprits vitaux sur les sens et les organes du mouvement produit le sommeil. A une époque moins lointaine, on a imputé cet état à un changement qui survient dans la circulation, et on a soutenu que l’invasion du sommeil coïncide avec la compression du cerveau produite par un plus grand afflux de sang vers la tête. De là engorgement et, par une conséquence naturelle, dilatation des extrémités des vaisseaux cérébraux : d’où compression de l’origine des nerfs et, en conséquence, assoupissement. Quelquesauteurs du xviiie siècle ont fait dériver le sommeil d’une trop grande dépense du fluide nerveux. De là relâchement dans les fibres des nerfs : d’où inactivité des fonctions dont ils sont chargés et cessation momentanée du sentiment et du mouvement. Enfin, d’autres auteurs de l’avant-dernier siècle, précurseurs de Ramon y Cajal et

  1. Au dire de S. Heller, Colombus a combattu cette opinion que Willis a, plus tard, réhabilitée afin d’appuyer sa théorie de la compression du cerveau dans le sommeil. Mais Albert de Haller a démontré la fausseté de ces hypothèses, en lesquelles il est facile de voir que le sommeil naturel a été confondu avec l’état comateux ou apoplectique.