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passant fréquentait aussi le salon de Mme Eugène Yung, la femme du directeur de la Revue bleue, et celui de Mme Adam, qui dirigeait la Nouvelle Revue.

III

En 1878, Maupassant avait quitté le Ministère de la Marine pour celui de l’Instruction publique. Il se félicita d’abord du changement, parce que sa nouvelle situation semblait lui assurer plus de loisir. « Vous voilà un peu plus tranquille, lui écrit Flaubert ; vous allez retravailler[1]. » C’est qu’en effet il éprouvait chaque jour davantage le désir d’une indépendance absolue, qui lui permettrait de se consacrer tout entier à la littérature. Aussi ne tarde-t-il pas à se plaindre de son métier, absorbant et tyrannique, qui dérobait à la poésie ses meilleures heures. Et Flaubert se lamente avec lui :

Que je vous plains de n’avoir pas le temps de travailler ! Comme si un bon vers n’était pas cent mille fois plus utile à l’instruction du public que toutes les sérieuses balivernes qui vous occupent[2] !

C’est encore Flaubert qui avait recommandé son

  1. Correspondance, IV, p. 285.
  2. Ibid., IV, p. 3i2 (novembre ou décembre 1878).