Page:Maynial - La Vie et l’Œuvre de Maupassant, 1907.djvu/299

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

place dans son recueil ; ces vers n’ajoutent rien à la gloire du poète ; plusieurs cependant sont d’une forme alerte qui n’est pas sans agrément et nous en avons nous-même consulté quelques-uns avec profit pour l’histoire des premières années de Maupassant[1]. Mais en dehors des pièces d’enfance ou de jeunesse, il y a quelques vers fantaisistes que l’on a tort d’oublier, témoin ces amusants distiques, retrouvés par le Gaulois en 1885 sur le mur d’un restaurant de Chatou :

sous une gueule de chien

Sauve-toi de lui, s’il aboie ;
Ami, prends garde au chien qui mord.

Ami, prends garde à l’eau qui noie ;
Sois prudent, reste sur le bord.
 
Prends garde au vin d’où sort l’ivresse,
On souffre trop le lendemain.

Prends surtout garde à la caresse
Des filles qu’on trouve en chemin.

Pourtant, ici, tout ce que j’aime
Et que je fais avec ardeur.

Le croirais-tu, c’est cela même,
Dont je veux garder ta candeur.

Cette confession impromptue, qui est signée et datée, Chatou, 2 juillet i885, et que l’on a pu voir

  1. Joindre aux vers que nous avons cités l’amusante pièce de St Charlemagne, publiée par les Annales, 4 février 1900.